Vivatech 2025

LesMusesdeParis
il y a 4 heures
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La société est déjà transformée par l'IA, mais est-elle déjà capable de fixer ses limites ?

Par Laurence Rakoto

Cette semaine, à la Porte de Versailles, VivaTech 2025 devrait cristalliser une évidence : la révolution est actée et l’intelligence artificielle investit déjà notre quotidien. Avec 165 000 visiteurs, 14 000 startups attendues (+ 1 000 vs 2024) et 3 200 investisseurs, l’événement se pose en catalyseur de tendances. La rédaction des Muses sera présente sur place pour capter à chaud les signaux faibles, les promesses tenues… et celles qui dérangent... Car ce n’est plus une hypothèse , l'évènement à posera une question cruciale. La tech peut tout, risquer de tout emporter — mais que déciderons-nous d’en faire ensemble ?

IA : Vivatech plante le décor

Le décor est planté. Mais au-delà des allées saturées de démonstrateurs, ce sont les prises de parole stratégiques qui diront le plus sur les ambitions géopolitiques liées à l’IA.

NVIDIA, avec Jensen Huang, lancera la première GTC européenne.
L’Europe arrive en ordre dispersé : 22 startups figurent dans le Top 100 VivaTech, mais elle est devancée par l’Allemagne (36) et le Royaume‑Uni (17)  .
La France rassure : 1 000 startups IA, 1,4 Md € levés en 2024  , mais elle fait face à une facture salée – la réglementation européenne (AI Act) impose des audits, de la conformité et des coûts non négligeables, notamment pour les PME  .

Mais la performance technique ne suffit plus. Car au cœur des usages, ce sont des vies, des métiers, des repères humains qui basculent. Et l’adoption de l’IA ne peut être comprise sans regarder ce qu’elle transforme concrètement sur le terrain.

 Souveraineté, Europe, limites : le vrai cœur du débat 

Quand les discours sur l’éthique se heurtent à la réalité des dépendances industrielles, un autre sujet émerge : celui de la souveraineté. Le Vieux Continent a-t-il les moyens — et la volonté — de tracer sa propre voie ?

La tech n’est jamais neutre. Et sur le terrain stratégique, les cartes sont posées. Entre tensions sino-américaines, campagnes électorales assistées par IA et dépendance européenne aux infrastructures étrangères, VivaTech 2025 pourrait bien cristalliser un basculement.

Car derrière les démonstrations d’innovation, la vraie bataille se jouera ailleurs : dans la capacité de l’Europe à affirmer ses propres modèles, ses propres règles. Et à ne plus seulement adapter, mais proposer.

La souveraineté numérique ne pourra plus être un mot creux. Il faudra, enfin, faire parler l’IA en européen.

L’IA, entre adoption et éthique

Les chiffres et les démonstrations ne manqueraient pas.

D’après les dernières données de ManpowerGroup, 85 % des recruteurs français auraient déjà intégré des outils d’IA dans leurs processus, et pourtant, un tiers d’entre eux affirmerait que rien ne remplace l’intuition humaine et l’éthique.

Dans un monde saturé d’algorithmes, la nuance redevient une compétence.

Les salariés, eux, se montrent de plus en plus ouverts, mais demanderaient des garanties : sécurité, accompagnement, transparence.

Il ne s’agirait pas simplement d’adopter l’IA, mais de la penser dans une société vivable.

75 % des PME françaises ont déjà adopté l’IA générative, selon Magellan Partners  .
85 % des recruteurs intègrent des IA dans leurs process, mais 33 % revendiquent que l’éthique humaine reste irremplaçable .
En UK, 72 % de la population déclarerait avoir plus confiance en l’IA si elle était encadrée par la loi, et 88 % y voient un rôle pour l’État pour stopper un outil dangereux  .

Vers un cadre responsable

Pour que l’IA ne dérive pas, voici trois propositions concrètes à évaluer à VivaTech :

Règles envisagées	Objectif
Audit environnemental obligatoire (IA & datacenters)	Réduire les émissions CO₂ liées aux modèles
Human-in-the-loop obligatoire pour décisions sensibles	Garder le contrôle humain sur les usages critiques
Tableaux de bord de transparence (données, biais, limites)	Renforcer confiance et traçabilité
Sanctions automatiques en cas d’abus (privacy, manipulation)	Guider par des garde-fous clairs et dissuasifs
Incubateurs éthiques “AI Factories” soutenus par l’UE	Conjuguer innovation et principes fondés

La proposition AI Act européenne, en vigueur depuis août 2024, classe les IA entre « non réglementées », « à risque limité », et « à haut risque »  . Mais cette catégorisation devra être éprouvée sur le terrain — et sur les stands de VivaTech — avec tests d’impact éthiques et environnementaux.

Ma conviction

La tech ne sera jamais qu’un outil. Ce que nous faisions avant l’IA, ce que nous voulons encore faire sans elle, voilà l’enjeu. VivaTech 2025 ne fournira pas seulement la feuille de route de la technologie. Il dressera un bilan moral — celui de nos choix collectifs.

« L’intelligence artificielle, comme toute invention, amplifie ce que nous sommes. Et si, au-delà de savoir ce qu’elle peut faire, l’enjeu devenait plutôt : que voulons-nous encore accomplir — sans elle ? Un évènement ne dira pas seulement où va la technologie. Il dira ce que nous acceptons — ou refusons — de faire société. »

En savoir plus :🎯 À VivaTech 2025, ce qu’il faudra vraiment écouter

1. Vitrine technologique : innovations impressionnantes, mais vers quoi ?

🔸 GTC Paris – Keynote d’ouverture avec Jensen Huang (NVIDIA)

* Date : 11 juin, 11 h, Dôme de Paris

👉 Infos

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2. Éthique & responsabilité : poser un cadre humain

🔸 Demystifying Responsible AI: A Practical Path to AI adoption

* Intervenant : Olivier Blais (Moov AI)

* Date : 13 juin, 11 h — 11 h 30, Publicis Groupe

* Infos

🔸 Responsible AI: Why is Privacy a Key Factor?